Cours indicatifs 08:23

Hier, nous attendions le procès-verbal de la réunion de la Réserve fédérale (Fed) de juin. Il en ressort que seuls quelques membres croient à une baisse des taux à partir de ce mois-ci, alors que la plupart s’inquiètent toujours de la pression inflationniste escomptée à cause des droits de douane de Donald Trump.

Les comptes-rendus montrent toutefois que seule une minorité des 19 décideurs politiques de la Fed soutient un abaissement des taux à court terme. Certains sont d’avis qu’une diminution des taux n’est pas nécessaire. Plusieurs décideurs estiment que la politique actuelle en matière de taux d’intérêt n’est « pas très au-dessus » du niveau neutre, l’activité économique n’étant ni stimulée, ni limitée. Les prévisions antérieures montrent que les plus « dovish » des 19 banquiers centraux américains s’attendent à un recul de moins d’un point de pourcentage cette année, et pas plus d’un point de pourcentage en 2026.

En résumé, malgré l’« incertitude considérable » quant aux effets inflationnistes exacts des taux, le procès-verbal souligne qu’il n’est plus urgent d’abaisser les taux à court terme. Trump ne sera donc pas satisfait et remettra probablement sur la table la possible démission du président de la Fed, Jerome Powell, tout en exigeant des abaissements immédiats et drastiques.

La Banque du Japon (BoJ) demeure également attentiste et reportera vraisemblablement le relèvement des taux d’intérêt au moins jusqu’en mars de l’année prochaine, le temps d’évaluer les dommages que les droits de douane américains vont causer à l’économie. La banque centrale ajournera dès lors la hausse des taux de 0,50 % à 0,75 % jusqu’à ce qu’elle puisse confirmer si les entreprises continuent à augmenter leurs salaires et leurs dépenses en capital.

Entre-temps, Donald Trump continue à agiter la menace des droits de douane. Hier, il est passé à la vitesse supérieure en annonçant un nouveau droit de 50 % sur les importations de cuivre et de 50 % sur les marchandises en provenance du Brésil (contre 10 % actuellement). Ces tarifs entreraient en vigueur le 1er août. Trump a reproché aux gouvernements précédents le déclin de l’industrie américaine du cuivre et a déclaré que le cuivre était nécessaire pour les semi-conducteurs, les avions, les batteries de véhicules électriques et les équipements militaires. Il aspire donc à développer une industrie du cuivre robuste.

En outre, le président américain a fait savoir qu’il annoncerait « probablement » prochainement les droits de douane qu’il appliquera à l’Union européenne.

Sur les marchés, de plus en plus de signes montrent que les investisseurs deviennent moins sensibles aux mesures tarifaires de Donald Trump. C’est ce qui ressort ces derniers jours de l’évolution des cours des actions. En d’autres termes, les investisseurs commencent à s’habituer à l’incertitude et font confiance à l’idée de « TACO » (« Trump Always Chickens Out » ou Trump se débine toujours).

Aujourd’hui, peu de résultats économiques sont au menu, mais nous attendons avec impatience les chiffres concernant les nouvelles demandes d’allocations de chômage à 14 h 30.

Bonne journée,
Harold Croenen

Indicateurs économiques

• US: Initial Jobless Claims - 5 Jul, w/e (14:30)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 09:03

Les marchés semblent ignorer pour l'instant les dernières déclarations de Donald Trump concernant de nouvelles taxes douanières, notamment sur le cuivre et les produits pharmaceutiques. Les futurs sur le S&P 500 sont en recul de 0,1 % après une baisse de 0,1 % hier.

En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir une politique monétaire accommodante, selon les propes récents de Luis de Guindos, vice-président de la BCE. Celui-ci a en effet souligné les risques liés aux droits de douane et leur impact potentiel sur la demande intérieure. De Guindos devrait faire une déclaration aujourd'hui, précisant peut-être la position de la BCE. Par ailleurs, la situation politique en Espagne est tendue, avec des pressions sur le Premier ministre Pedro Sánchez pour qu'il prenne des mesures anticorruption.

Les prix des matières premières sont en hausse, notamment pour le gaz naturel et l'électricité en Europe. Ceux du gaz naturel ont augmenté en raison d'un léger accroissement de la demande et d'une stabilité de l'offre. On observe également une montée des prix de l'électricité, face au recul des prévisions de production d'énergie éolienne en Allemagne et d'une augmentation de la demande.

Les prix du pétrole sont eux aussi en hausse, malgré les incertitudes liées aux droits de douane. Les quotas de carbone en Europe sont en baisse, sous l’effet de la pression de vente en fin de journée. Ce recul intervient malgré les risques de perturbations de la production nucléaire française et en dépit de la baisse des vents en Europe, circonstances qui pourraient entraîner une montée des prix à court terme.

En vous souhaitant une agréable journée,

Amira LAZARUS

Indicateurs économiques

• US: Wholesale Invt(y), R MM (16:00)
• US: EIA Wkly Crude Stk (16:30)
• US: Overall Comprehensive Risk (19:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:37

Hier, le président américain Donald Trump a envoyé une rafale de lettres à différents pays, dont le Japon et la Corée du Sud, annonçant de nouveaux tarifs douaniers de 25 %. Par la même occasion, monsieur Trump a postposé au 1er août leur mise en vigueur, initialement prévue le 9 juillet, afin de prolonger, voire d’entamer, les négociations commerciales entre les États-Unis et ses interlocuteurs.

De son côté, l’Union européenne n’a pas reçu de courrier de l’administration américaine. Les informations récentes suggèrent qu’un accord pourrait être conclu dans les prochains jours. Accord qui maintiendrait un droit de base de 10 % au-delà de la date butoir du 1er août. La Commission européenne cherche à obtenir des exemptions pour certains produits comme les véhicules et le vin.

Un tel accord ne serait pas une surprise : il est en ligne avec les prévisions de la Banque centrale européenne. Il devrait ralentir la croissance au cours des prochains trimestres, avant une reprise grâce à l’impact positif de l’augmentation des dépenses de défense et d’infrastructure.

Si ces négociations transatlantiques échouent et que Donald Trump met à exécution sa menace de droits de douane de 50 %, la croissance pourrait perdre près d’1 point (de PIB) au cours des 18 prochains mois en comparaison avec un scénario contrefactuel « sans droits de douane », positif à hauteur de 0,3 à 0,4 point de pourcentage.

Dans un entretien hier, Mario Centeno, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a réitéré son inquiétude face à l’inflation particulièrement faible dans la zone euro. La qualifiant même de principal risque pour la Banque centrale, il considère que sans un rebond de la croissance, la politique monétaire actuelle pourrait être taxée de restrictive. Selon lui, tant un statu quo qu’une baisse des taux sont possibles lors de la réunion des gouverneurs le 23 juillet.

Le dollar a profité de l’annonce du report des droits de douane au 1er août. La hausse du billet vert a été la plus prononcée contre le yen, touchant 146,30 ce matin.

Il faut 1,1750 USD pour un euro ce matin. Notre monnaie unique oscille entre 1,1825 USD au plus haut le 1er juillet et 1,1685 au plus bas hier. Les marchés des changes, très pragmatiques et hypersensibles à tout événement, craignent que l’Union ne soit finalement pas en mesure de conclure un accord équilibré avec Washington avant la nouvelle date butoir. Les négociations sont en effet lentes malgré les réunions successives.

La suite demain.

Bonne journée !
Stéphane Christiaens

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 09:41

C’est une décision qui prend à contre-pied les anticipations des marchés.

Réunis samedi en visioconférence, l’Arabie saoudite, la Russie et six autres producteurs de l’Opep+ ont annoncé une augmentation de 548.000 barils par jour (bpj) de leurs quotas de production en août, soit un rythme bien supérieur aux hausses mensuelles de 411.000 bpj observées depuis mai.

L’organisation a justifié cette accélération par la stabilité des perspectives économiques mondiales et la bonne santé actuelle des fondamentaux du marché, comme en témoigne le faible niveau des stocks de pétrole. Le cartel avait commencé à réduire son offre fin 2022 afin de soutenir les cours. Il poursuit ainsi le démantèlement progressif d’une coupe historique de 2,2 millions bpj décidée par huit de ses membres, dont l’Arabie saoudite, la Russie, les Émirats arabes unis et l’Irak.

Le contexte géopolitique a également pesé sur la décision. En juin, la brève guerre de douze jours entre l’Iran et Israël avait propulsé les cours au-delà de 80 dollars, le marché redoutant une fermeture du détroit d’Ormuz, par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial. La menace ne s’étant pas concrétisée, l’Opep+ a choisi d’accélérer son retour de capacité pour se prémunir contre le scénario, jugé improbable, d’une perturbation de la production iranienne.

La décision de l’Opep+ pourrait aussi satisfaire Washington. Le président Trump, engagé dans une nouvelle campagne électorale, a multiplié les appels à une baisse des prix de l’essence afin de soulager les consommateurs américains et de stimuler une économie fragilisée par les tensions commerciales.

Reste que cette accélération n’est pas sans risque. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le marché pourrait se retrouver en excédent dès le quatrième trimestre, sous l’effet d’une production en hausse aux États-Unis, au Canada, au Brésil et en Guyane, combinée à une demande incertaine en Chine. Plusieurs analystes, dont ceux de JPMorgan et Goldman Sachs, anticipent que le baril pourrait tomber jusqu’aux alentours de 60 dollars d’ici la fin de l’année.

L’Opep+ a donné rendez-vous à ses membres le 3 août pour arrêter les niveaux de production de septembre. À ce rythme, la réintégration totale des 2,2 millions bpj pourrait être achevée avec un an d’avance sur le calendrier initial.

Toujours au programme du jour, c’est à 18h, heure belge, que Donald Trump dévoilera de nouveaux droits de douane sur son réseau social, Truth Social. Outre cette vague de droits de douane, il promet également de nouveaux accords commerciaux.

Ce week-end, le président américain avait particulièrement ciblé les pays du BRICS ainsi que tous les pays qui s’alignent sur leur politique anti-américaine, menaçant de leur imposer une taxe supplémentaire de 10 %.

Nous verrons donc demain quel sera l’impact de ces nouvelles annonces sur les marchés.

Bonne journée,
Étienne Cornet

Indicateurs économiques

• EZ: Retail Sales YY (11:00)
• US: 6m/3m Bill Auc (17:30)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 07:23

L’indice HCOB Composite et Services PMI de la zone euro — un indicateur qui mesure la santé dans le secteur privé — est passé de 50,2 et 50,0 en mai à 50,6 et 50,5 respectivement en juin. Même si les derniers chiffres ne sont que modestes, ils marquent la plus forte expansion en 3 mois, tirée par l’accélération de la croissance de la production tant dans le secteur industriel que dans celui des services.

Le rapport sur l’emploi des États-Unis a également été publié hier. L’emploi non agricole y a progressé en juin beaucoup plus que prévu (et contrairement à ce qui avait été écrit hier) de 147 000, après une révision à 144 000 en mai et largement au-dessus des attentes de 110 000.

Le taux de chômage s’est lui aussi amélioré, passant de 4,2 % à 4,1 %, alors qu’une hausse à 4,3 % était attendue. S’éloigne la probabilité d’un abaissement des taux en juillet, ainsi que d’un assouplissement à 80 % en septembre, contre 98 % juste avant la publication.

Conséquence de ces résultats : le taux américain à 2 ans a grimpé de 9,5 points de base pour atteindre 3,884 %. Le rapport de juin souligne une nouvelle fois la résilience du marché du travail, mais un ralentissement pourrait bientôt se produire en raison de l’incertitude économique qui pousse les employeurs à faire preuve de prudence dans l’embauche de personnel. Les économistes s’attendent à ce que le taux de chômage augmente au second semestre, ce qui encouragera la Réserve fédérale (Fed) à revoir sa politique monétaire.

La Chambre des Représentants, contrôlée par les Républicains, a adopté à une courte majorité la « One, Big, Beautiful Bill » de dépenses et de réductions d’impôts. Celle-ci devrait ajouter 3,4 milliards de dollars à la dette nationale américaine, actuellement de 36,2 milliards de dollars. Donald Trump devrait signer la loi aujourd’hui.

En outre, le président américain a annoncé cette nuit que Washington envoyait en ce moment des courriers à différents pays avec des spécifications sur les droits de douane qu’ils devront payer à partir du 1er août. Il s’agit d’un décalage clair par rapport aux promesses antérieures de conclure des dizaines de contrats individuels. L’incertitude actuelle et les tensions commerciales persistantes, qui devraient se poursuivre et se creuser, pourraient entraîner des chocs inflationnistes dans les deux sens.

Hier, la Banque centrale européenne (BCE) a souligné l’importance de maintenir sa flexibilité. Après la baisse des taux le mois dernier, une pause en juillet semble de plus en plus probable. La BCE a indiqué vouloir attendre de disposer de données claires et d’observer la suite des négociations commerciales mondiales avant de reprendre des mesures.

Dans les prochains mois, l’inflation devrait descendre sous l’objectif de 2 % de la BCE et demeurer basse pendant environ 18 mois en raison de la vigueur de l’euro, de la baisse des prix de l’énergie et des importations bon marché en provenance de Chine. Les marchés ne s’attendent à présent qu’à un seul abaissement des taux d’ici la fin de l’année, avec un retournement de situation possible en 2026.

Au Royaume-Uni, une série de changements politiques créent un hiatus dans les plans budgétaires du gouvernement britannique. Cette situation interrompt la forte hausse de la livre sterling par rapport au dollar et la période de stabilité sur les marchés obligataires britanniques. Les analystes prédisent que cet essoufflement devrait se maintenir à l’avenir.

Les obligations d’État britanniques (gilts) ont connu mercredi leur plus importante vente quotidienne depuis les baisses de taux américaines en avril. La livre sterling a chuté, tandis que les spéculations sur la démission de la ministre des Finances Rachel Reeves ont encore accru l’incertitude sur la politique fiscale. Cela suggère que les beaux jours de la livre sterling, qui a atteint un sommet en 3,5 ans par rapport au dollar, sont peut-être terminés, et ce même si les marchés se sont stabilisés jeudi.

Aujourd’hui, c’est le « 4th of July », la fête nationale des États-Unis : les bourses américaines sont fermées.

Bon week-end,
Harold Croenen

Indicateurs économiques

• EZ: HCOB Construction PMI (09:30)
• UK: S&P Global PMI (10:30)
• EZ: Producer Prices YY (11:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 02/06/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)